Géométrie de la cellule
Fig1 : Trois cellules accolées dont une face du fond
d'une cellule supérieure correspond à une face du
fond de la cellule inférieure.
Fig2 : Les 3 sommets S1, S2 et S3 pointent vers
l’observateur.
Le sommet S4 pointe vers l’intérieur et c’est
Fig 2 contre celui-ci que vient s’appliquer la cellule
de l’autre face du gateau
Fig 1
L'abeille ne construit pas de cellules hexagonales, il serait étonnant d'entendre dire que l'abeille sait faire la
différence entre les différentes formes géométriques. Dans la réalité, les cellules édifiées deviennent
hexagonales par la force des choses.
Fig2 : 3 fonds
La construction d'un rayon est au début tout à fait anarchique. Les ouvrières cirières déposent des petits amas
de cire sans ordre. Lorsque ceux-ci deviennent plus importants, les cirières commencent à les étirer d'une
façon circulaire. La forme hexagonale finale provient des forces engendrées lors du tassement de la cire par les
cirières. Il s'agit en fait de forces opposées agissant dans des plans parallèles et perpendiculaires à celui du
fond de la cellule.
Si vous placez des cercles tous tangeants et que vous exercez une force sur le pourtour de l'ensemble, les
cercles vont s'écraser pour ne donner que des hexagones.
Fig1 : 3 cellules accolées
Voici une définition qui reflète bien la théorie ci-dessus :
La régularité des cellules est due surtout à l'action en commun de plusieurs travailleuses édifiant une paroi
mince et pétrifiable. Elle est donc déterminée par des instincts plastiques et par un matériau soumis aux lois
physiques les plus élémentaires. D'après Arbruster (1920, 1925, in Darchen, 1968).
La taille des cellules est fonction de la taille des abeilles et varie d'une race à l'autre. A titre d’exemple, d'après
les auteurs, l'Apis mellifera carnica édifierait des rayons d'une contenance d'environ 760 cellules / dm2. L'Apis
mellifera mellifera arriverait à environ 800 cellules / dm2 (?).
Une cellule d'ouvrière mesure environ 12 mm de profondeur à la paroi latérale.
La taille moyenne des cellules de mâles est de 6,91 mm et n'est pas plus profonde que celle des ouvrières, ce
qui fait approximativement 650 cellules / dm2. Les mâles étant plus imposants et en raison du manque de
profondeur, les abeilles le compensent en allongant légèrement la cellule et par des opercules plus bombés.
Mesure du nombre de cellules
Remarque : sur cire gaufrée, il apparaît que le nombre de cellules / dm2 annoncé par les gaufreurs ne tient
compte que du nombre de cellules des cylindres de laminoir et ne tient pas compte des irrégularités dues à
l'écrasement, la dilatation et l'étirement.Le nombre de cellules peut ainsi être différent de ce qui est annoncé.
Mesure : il existe plusieurs méthodes , de la plus simple à la plus compliquée ne permettant pas pour autant
des différences de mesures significatives. La plus simple et plus fiable consiste à mesurer et à multiplier
suivant deux axes X et Y le nombre de cellules sur 10 cm le tout multiplier par 2 vu qu'il existe deux faces soit :
N cel / dm2 = 2 (N cel. Rg x N Rg).
Dans la réalité
Les abeilles n'étirent pas toujours leur cellule à la taille des cellules de la cire gaufrée qui leur est donnée en
construction.
A l'état naturel, la taille des cellules varie suivant les races. A titre d'exemple et après avoir contrôler à plusieurs
reprises sur l'abeille Buckfast (variété hybride), vérification effectuée sous binoculaire avec programme spécial
pour ce genre de mesure, les constructions avoisinent régulièrement pour les cellules d'ouvrières 860 à 870
cellules / dm2.
Par la suite, des cellules bâties sur cire gaufrée à 780 cellules/dm2 ont donc été découpées (coupe
longitudinale), placées sous binoculaire et agrandies sur écran.
Constatation
Les parois des cellules ne sont pas parallèles, elles ont tendance à se rapprocher vers le haut de la cellule, ce
qui laisse penser qu'au départ d'une section trop grande, les abeilles essayent néanmoins d'obtenir une section
qui leur est propre, les cellules examinées en coupe longitudinale sont coniques. Pour combler le vide, elles
élargissent les parois de la cellule dans sa partie haute, on peut constater que celles-ci sont plus minces dans
le bas et plus épaisses vers le haut.
Sur la totalité de la surface du cadre elles n'arrivent pas à rectifier complètement la différence de dimension et
on compte environ 820 cellules / dm2 sur cire gaufrée à 780 cellules pour 860 à l'état naturel.
Dans une construction naturelle, la dimension des cellules sur la même face du gateau peut également varier.
Par exemple, dans les zones ou elles décident de stocker les provisions, les cellules sont légèrement plus
grande ce qui donne une construction assez irrégulière.
Au départ d'une cire gaufrée, il semblerait néanmoins que l'irrégularité des cellules rencontrées au niveau du
couvain d'ouvrières, serait du à la non conformité des cires gaufrées. Ceci dit, il serait donc préférable d'utiliser
des cires gaufrées se rapprochant le plus possible de ce que l'on rencontre à l'état naturel.
Rédaction & dessin : Bernard Leclercq