L'élevage de mâles est un caractère qui varie beaucoup d'une colonie à l'autre, certaines
en élèveront beaucoup, d'autres moins.
Une colonie qui possède une propension à l'essaimage en élèvera plus mais un élevage
prononcé de mâles ne veut pas pour autant dire essaimage.
Il est faux de croire qu'une colonie orpheline entretiendra plus de mâles qu'une colonie
qui ne l'est pas ; cette idée provient de la constatation que, dans des conditions naturelles,
une colonie orpheline possède beaucoup plus de mâles qu'une colonie non orpheline.
En réalité, les mâles trouvés dans cette colonie sont pour la plupart des mâles étrangers
provenant des ruches voisines ou du voisinage si il y a car celle-ci attire en grand nombre
les mâles étrangers ; l'expérience a d'ailleurs démontré que leur population peut doubler
voire tripler en quelques jours. Tous ces mâles ne seront bien sûr pas nourris par la
colonie.
Ce qu'il faut uniquement retenir c'est que la colonie élèvera et entretiendra uniquement la quantité de mâles qu'elle
est capable d'entretenir en fonction de sa force et de son caractère à faire des mâles.
Il peut y avoir 2 cas de figure :
1 - La ou les colonies à mâles restent sur place ou vont dans une station d'accouplement naturels . C'est le cas le plus
simple, il suffit au moment voulu, de placer des cires ou cadres à mâles bâtis. Ces colonies continuent à être
conduitent comme des ruches de production et possèdent toutes, des reines soeurs. Ce cas de figure peut aussi servir
pour l'insémination sans déplacement des ruches.
2 - La ou les colonies à mâles vont partir dans un autre endroit pour servir à une insémination collective. Dans ce cas,
il faut absolument empêcher les mâles de sortir pour qu'il n'aillent pas rejoindrent d'autres colonies se trouvant sur
place ou ruchettes orphelines pour ce faire, l'usage d’une grille à reine surmontée d’une hausse vide le tout, placé sur
le plancher de la ruche est fortement recommandé.
En aucun cas, la physiologie de la ruche ne peut être modifiée donc :
1 - La colonie destinée à fournir les mâles pour une station d'accouplement ou pour l'insémination, doit rester entière,
c'est-à-dire avec sa reine. Celle-ci sera orphelinée seulement la veille ou 2 jours avant l'insémination et remplacée
pare une reine vierge en cage Iltis sans possibilité de libération, elle sera inséminée dès qu’on aura vidé la ruche de
ses mâles. Dès lors, la colonie sera nourrie, le soir, chaque jours de la campagne d’inssémination, avec
du sirop de nourrissement à raison de plus ou moins 1 cm dans un nourrisseur couvre-cadres.
2 - D'autres théories existent : orphelinage de la colonie à mâles dès sa constitution cad la veille de la
naissance des mâles soit 16 jours avant la puberté suivit d’un nourrissement permanent et inutile de
pollen, miel introduction régulière de couvain naissant etc... et j'en passe. Toutes ces théories vont à
l'encontre de la réalité et font plus de tort que de bien et ne donnent pas de meilleurs mâles.
Conditions que doit remplir une colonie à mâles :
1 - Les mâles sont pubères à partir du 13 ème jour et plus, les cadres à mâles bâtis doivent donc être présentés à la
colonie au minimum 38 JOURS + 5 jours de battement soit 43 jours précédant le prélèvement du sperme, environ 45
JOURS en cas de cire gaufrée.
2 - La colonie qui doit fournir les mâles doit très populeuse, la stimulation très tôt dans l'année accélère ce processus.
3 - Il faut aussi éviter de travailler avec des cires à mâles commerciales qui sont trop petites comparativement à une
construction naturelle, Voir photos : la colonie à mâles, cire gaufrée ou cellules naturelles ? pour contourner ce
problème, nous avons 2 solutions, soit recouper la moitié d'un cadre ou placer un cadre de hausse afin qu'il soit bâti
dans le bas en cellules de mâles.
4 - Se limiter à l'équivalent de 3 demi-cadres en Dadant ou 3 cadres en WBC, ce qui est un maximum à ne pas
dépasser par colonie.
5 - Placer les cadres recoupés au centre de(s) colonies sélectionnées pour pondre des mâles ; ils seront rapidement
bâtis et pondus. Par la suite, les placer vers l'extérieur du couvain.
Test de puberté
Voir : L'éversion de l'endophallus chez le Faux-Bourdon par Susan Cobey
Texte & mise en page : Bernard LECLERCQ
A propos de l’élevage des mâles et du prélèvement du sperme